EscautSchelde2050
Cross-border cultural, scientific and touristic cooperation around the Scheldt region, calling the attention to the importance of sustainable management.
JOURNÉE D'ÉTUDE SUR L'HISTOIRE DE LA VALLÉE DE L'ESCAUT
Jeudi 5 décembre - Université polytechnique, Haut-de-France
Professeurs et étudiants en doctorat ont présenté leurs conclusions de recherche archéologique et historique au sujet de l’histoire de la vallée de l’Escaut en Haut-de-France à l’université polytechnique à Valenciennes. les initiatives de recherche et de valorisation se sont multipliées au cours de ces dernières années, dans une approche pluridisciplinaire et intégrée au territoire. Ils ont retracé l’histoire de l’Escaut à travers les archives, cartes, correspondances et comptabilités à fin d’apporter des éclairages sur les développements actuels du territoire.
Ces documents révèlent pas mal d’information au sujet des installations hydrauliques, la constuction des canaux, le drainage des marais, droits des moines, bateliers, pêcheurs, agriculteurs, industriels et de la législation qui réglait les conflits entre eux. Des documents inédits ont été trouvés au sujet des inondations militaires en Haut-de- France conservés aux archives nationales d’Ottawa. Les chercheurs ont visualisé le panorama des aménagements industriels et des installations minières, qui ont déterminé le paysage et la dynamique fluviale. Comparaison intéressante entre les conflits autour de l’aménagement des canaux dans le passé et ceux qui retardent la construction du canal Seine-Nord-Europe aujourd’hui.
Châteaux forts, forteresses militaires et remparts témoignent du rôle de carrefour économique que Valenciennes, Cambrai et Condé-sur-l’Escaut ont joué dans le passé. Intéressant de voir comment Valenciennes métropole poursuit ce rôle aujourd'hui avec la modernisation du réseau ferroviaire et routier, la construction d’un centre de congrès et numérique au bords de l'Escaut et un CCI bien actif, la revalorisation du patrimoine le long de l'Escaut et le développement d'un port de plaisance et des pistes cyclables autour de l'Escaut à objectif récréatif.
Le rôle des chercheurs est d’une importance majeure à l’heure où la vallée de l’Escaut s’inscrit au cœur d’importants projets de territoire comme le canal Seine-Nord Europe et la labellisation RAMSAR et pour mettre en valeur les dynamiques de ce territoire fascinant transfrontalier en pleine mutation, dans une approche pluridisciplinaire et intégrée au territoire.
Programme et résumés des interventions
Université Polytechnique Hauts-de-France - Campus Mont-Houy, Valenciennes
Bâtiment Matisse –FLLASH - Amphithéâtre 150 – 10h-17h
À l’heure où la vallée de l’Escaut s’inscrit au cœur d’importants projets de territoire (Canal Seine-Nord Europe, labellisation RAMSAR, boucle Un’Escaut, parc transfrontalier, projet EscautSchelde2050), il paraît intéressant de mettre à l’honneur les dynamiques de ce territoire transfrontalier en pleine mutation, où les initiatives de recherche et de valorisation se sont multipliées au cours de ces dernières années, dans une approche pluridisciplinaire et intégrée au territoire. L'objectif de cette journée d'étude est de rendre compte d'un certain nombre de travaux et d'actions menées en ce sens par les chercheurs en sciences humaines et sociales (archéologues, historiens, géographes), les professionnels du territoire et les associations et par-là de renforcer la coopération entre ces différents acteurs. Trois thématiques ont été privilégiées :
- L’étude des dynamiques environnementales de la vallée de l’Escaut, de la Préhistoire à la période contemporaine, en soulignant les particularités qui font l’originalité de ce territoire transfrontalier. L’archéologie régionale et les recherches historiques récentes ont beaucoup contribué à faire avancer les connaissances sur l’évolution du territoire de l’Escaut sur le temps long. À travers une démarche interdisciplinaire, l’objectif de cette session sera de retracer les trajectoires d’occupation et d’aménagement de la vallée, à partir de l’étude des dynamiques d’aménagement de la plaine humide et des activités liées à l’eau. Cette thématique mobilise une diversité de sources (textuelles, cartographiques, archéologiques) dans une perspective diachronique et pluridisciplinaire.
- La valorisation des formes artistiques et littéraires sur le territoire de l’Escaut, levier d’innovation et de requalification du territoire industriel dans le Hainaut-Cambrésis. Cette démarche fait appel à des supports, à des médias et à des savoir-faire variés et complémentaires. Ceux-ci permettent de raconter l’Histoire et les histoires du territoire et de l’imaginaire fluvial. La session soulignera l’apport des outils numériques et des nouvelles technologies dans l’étude et la mise en valeur du territoire de l’Escaut, ainsi que les enjeux patrimoniaux associés.
- L’apport des travaux sur l’Escaut pour les acteurs et gestionnaires du territoire, pour lesquels la demande de connaissance et d'expertise est importante en vue de la valorisation des milieux d’eau du bassinversant de l’Escaut et la prise en compte des problématiques actuels du territoire en termes d’aménagement et de protection patrimoniale (continuité écologique, inventaire du patrimoine). Cette troisième session sera consacrée à l’intégration des valeurs culturelles et historiques dans les problématiques et enjeux actuels du territoire, à travers quelques exemples de démarches collaboratives inscrites dans une perspective opérationnelle et appliquée, menées entre chercheurs et gestionnaires.
La journée d’étude se terminait par une petite exposition sur le thème « Arts et industries dans le territoire de l’Escaut », à laquelle des artistes, des institutions culturelles et des associations seront conviés pour présenter leurs œuvres et projets artistiques dans la/les thématique(s) de la journée d’étude.
Résumés
20 années d’archéologie : le Haut-Escaut, une vallée fortement fréquentée
Gilles Leroy, Direction régionale des affaires culturelles Hauts-de-France – Service régional de
l’archéologie
L’Escaut ou Schelde s’étend du Vermandois en France au sud des Pays-Bas, où il partage un vaste système estuarien avec la Meuse et le Rhin. Sa partie française traverse le bassin minier et industriel du Nord de la France qui se caractérise depuis une vingtaine d’années par une forte activité de renouvellement des infrastructures, notamment économiques, donnant lieu à d’importants projet d’aménagements. Cela va de pair avec une évolution sans précédent de la politique patrimoniale du pays depuis 2001 qui a permis de multiplier les interventions préventives en matière d’archéologie. Un renouvellement massif des connaissances s’est donc opéré sur le territoire. Dans le sous-bassin
de l’Escaut, les contextes physiques sont mieux compris, les peuplements humains sont détaillés depuis la Préhistoire ancienne jusqu’à la période contemporaine. Le cours d’eau lui-même a joué différents rôles, qu’ils soient stratégiques ou économiques. L’archéologie récente joue un rôleimportant pour l’illustration de ces différents moments d’occupation et de transformation de cette vallée historique, en lien avec les métamorphoses actuelles du territoire.
Gilles Leroy est agent prescripteur et ingénieur d’étude à la Direction régionale des affaires culturelles Hauts-de-France – Service régional de l’archéologie, et membre associé du laboratoire HALMAIPEL de l’Université de Lille. De 2014 à 2019, il supervise la campagne archéologique programmée du site néolithique de Bouchain – Rue Roger Darthois et coordonne les ateliers Escaut à Lille.
L’occupation préhistorique de l’Escaut belge et son cadre paléo-environnemental :
le site de Ruien et de Kerkhove
Hans Vandendriessche & Philippe Crombé, Université de Gand
L’étude approfondie et pluridisciplinaire des sites de Ruien et de Kerkhove nous offre une perspective de longue durée unique sur les occupations Tardiglaciaires/début-Holocène du bassin du Haut-Escaut belge. En effet, une approche comparative de ces sites avoisinants et des locus qu’ils ont livrés nous permettent d’analyser comment les préhistoriques géraient leurs ressources minérales, végétales et fauniques, ainsi que l’organisation spatiale et fonctionnelle de leurs campements pendant une période qui couvre plusieurs millénaires. Grâce à l’étude paléoenvironnementale développée au site de Kerkhove, ces aspects diachroniques ont pu être mis en relation avec les changements climatiques et paysager, tant au niveau du bassin de l’Escaut qu’au niveau suprarégional du nord-ouest de l’Europe. Cela dit, pour le site de Kerkhove, on voit par exemple des changements radicaux dans les modalités
d’occupation du site à la transition du Mésolithique ancien au Mésolithique moyen. Au Mésolithique ancien, les armatures consistent exclusivement de types à retouches abruptes(triangles scalènes, pointes à base retouchée… etc.). Des locus au spectre fonctionnel large et relativement uniforme témoignent d’occupations résidentielles répétées aux bords du fleuve. À partir du Mésolithique moyen (ca la deuxième moitié du Boréal), au moment que les forêts
deviennent de plus en plus dense et que le débit du fleuve diminue, de nouveaux types d’armatures (à retouche couvrante) et de nouvelles matières premières siliceuses sont introduites sur le site, caractéristique pour la soi-disant culture du RMS. En plus, les locus semblent plutôt devenir des aires d’activité spécialisées où l’on trouve également pour la première fois des restes de poissons exploités. Finalement, nous discuterons des liens possibles ces changements socioculturels parfois profonds et les changements climatiques qui ont lieu pendant le Dryas-récent et le début-Holocène. Mots-clés : Paléolithique-final, Mésolithique ancien et moyen, début-Holocène, changement
climatique, paléo-environnement
De la rivière au canal, quelle histoire environnementale de la vallée du Haut-Escaut ?
Retours sur une trajectoire paysagère originale (12e -21e siècles).
Laëtitia Deudon, Université polytechnique Hauts-de-France et Université de Montréal (Canada)
Du Moyen Âge à l’époque contemporaine, la vallée de l’Escaut connaît d’importantes transformations socio-environnementales liées aux activités présentes sur la rivière et ses abords. Support de la navigation, source d’énergie, outil de défense, alimentation des industries, lesdifférents usages modifient le faciès de la vallée à travers le développement d’aménagementsfluviaux et hydrauliques multiples qui reconfigurent le réseau hydrographique du Haut-Escaut du Cambrésis au Tournésis.La présente recherche tente donc de reconstituer la trajectoire paysagère de la vallée sur les 800 dernières années dans une perspective interdisciplinaire, diachronique et intégrée au territoire.
D’abord, l’ère préindustrielle montre un enchevêtrement d’activités liées à l’eau qui donnent lieu à une micro-hydraulique particulière, à un réseau hydraulique dense et étendu connecté à l’Escaut, intensément modifié à partir des 11e-12e siècles. Viviers, moulins, activités artisanales (tanneries, blanchisseries, routoirs) et agropastorales modifient la circulation de l’eau et forgent une rivière hybride, entre nature et culture. A l’ère industrielle, l’ancienne rivière qui serpentait autrefois le territoire, connue aujourd’hui sous le nom de Vieil-Escaut, est recouverte, comblée, oubliée et
remplacée progressivement par le canal de l’Escaut, nouveau corridor industriel où essaiment les usines (métallurgie, sidérurgie, raffineries, distilleries, teintureries, etc.) et les mines qui tirent profit de la navigation et des prises d’eau industrielles pour transporter le charbon et autres matériaux (Compagnie des Mines d’Anzin, Usinor). L’ère des canaux marque l’avènement d’un nouveau territoire hydraulique tant que les usagesanciens disparaissent, au nom de la modernité, des enjeux économiques, sanitaires et urbains. Au fil de ces changements, les rapports à l’eau changent, passant d’une vision utilitariste à une pensée hygiéniste prédominante au 19e siècle puis a à une redécouverte récente des rivières et canaux à des fins touristiques, patrimoniales et industrielles qui connaît son apogée à l’aune du 21e
siècle (canal Seine-Nord-Europe).
Mots-clés : aménagement, environnement, géohistoire, Escaut, canaux
Laëtitia Deudon, diplômée en histoire et en archéologie, est actuellement doctorante en géohistoire environnementale à l’Université polytechnique Hauts-de-France (laboratoire Calhiste/CRISS) et à’Université de Montréal (département Histoire), sous la direction des Pr Corinne Beck et Michèle Dagenais. Elle est spécialiste de l’aménagement des rivières et des canaux dans la vallée de l’Escaut et la région de Montréal dans une approche interdisciplinaire, diachronique et appliquée au territoire et aux enjeux actuels en collaboration avec les acteurs du territoire.
Condé-sur-l'Escaut. L'anthropisation de la confluence Escaut-Haine, au coeur du développement de la ville médiévale et moderne (12e -17e siècle)
Alain Henton et Laurent Deschodt, Inrap Hauts-de-France
Petite ville installée à la confluence entre l'Escaut et la Haine, Condé-sur-l'Escaut est principalement connue pour ses remarquable fortifications bastionnées, construites par les espagnols et améliorées par Vauban (Pré carré). Paradoxalement, ce n'est qu'assez récemment que son histoire ancienne a commencé à être revisitée par l’archéologie. Il faut en effet attendre 2005 pour que les archéologuesreviennent à Condé, lors d'un diagnostic réalisé sur le site du château de l’Arsenal. Depuis lors les équipes de l'Inrap ont été amenées à intervenir à 10 reprises au centre-ville et dans ses faubourgs immédiats, parallèlement à la fouille programmée menée depuis 2008 sur le site de l’Arsenal (L.Droin, Sodev). Ces recherches ont considérablement modifié la perception de l'évolutiontopographique de la ville antérieurement à l'Époque Moderne, jusqu'à lors restituée sur base desseules sources historiques ou des plans anciens. Ainsi, de précieuses données ont été recueillies surle tracé des deux enceintes médiévales, mais aussi sur l’extension singulière de l'espace urbain surla zone marécageuse de la confluence Escaut/Haine à partir du 14e siècle. Au-delà de l’approche archéologique classique des différentes phases d'occupation, depuis le Haut Moyen-Âge, le contexte particulier de la confluence commence à être analysé plus précisément grâce à l’implicationsystématique, lors des opérations d'archéologie préventive, d’un géo-archéologue, spécialisé dansl'évolution naturelle des vallées de l'Escaut et de ses affluents depuis le début du Quaternaire et dans l'étude des interactions humaines au cours du dernier millier d’années.
L’âme de la pierre :la reconstitution 3D du Pont des Trous de Tournai et ses enjeux patrimoniaux
Thierry Roland Tiston, artiste et auteur tournaisien
Le Pont des Trous était l’un des derniers rares exemples de porte d’eau médiévale sur l’Escaut, faisant partie de la seconde enceinte communale et construit en pierres de Tournai et en moellonsde calcaire. De manière plus précise, le Pont des Trous a été construit de 1281 à 1329 en plusieursétapes. À l’origine, seules deux tours circulaires étaient présentes. Les tours furent ensuite reliéespar trois arches identiques en arc brisé. Une toiture était également présente au-dessus des arches (courtine), mais elle a aujourd’hui disparu tout comme les créneaux couronnant vraisemblablement les tours. Bien que reconnue par un arrêté ministériel de 1991 qui officialise le classement de ce
monument, la porte d’eau médiévale « Pont des Trous » à Tournai en Belgique est détruite en août2019. Poussé par l’intérêt d’un tel monument et le devoir de mémoire, ainsi qu’un goût certain pour ’Histoire en autodidacte, j’entame donc, de faire une reconstitution la plus fidèle possible en imagesde synthèse (3D), accompagné d’historiens, passionnés d’histoire et d’archéologue disponible à l’œilaverti. Partager cette aventure et montrer les diverses étapes qui ont permis ce travail de reconstitution du « Pont des Trous » tel qu’il était en 1329 m’apparait utile et intéressant dans le cadre des enjeux de valorisation patrimonial actuels.
Mots-clés : patrimoine, pont des trous, préservation, nouvelles technologies.Thierry Roland Tiston est un auteur et artiste tournaisien passionné d’histoire, dont la production artistique met en valeur le patrimoine de Tournai et son histoire. Connu pour son univers des« Biometalik », ses œuvres artistiques utilisent toutes les techniques graphiques possibles, du traditionnel crayon, peinture, aquarelle, aux fresques, peintures murales, dessins d'animation et aux
images de synthèse (3D). T. Tiston est également l’auteur bande dessinée sur l'histoire de la ville de Tournai intitulée Tournai, la mémoire du temps, parue en 1997. "Ondes" : une immersion aquatique et sonore dans l’œuvre du plasticien Julien Poidevin Bahéra Oujlakh, Docteur et enseignante contractuelle à l'UPHFLe plasticien Julien Poidevin travaille sur des dispositifs qui interrogent notre rapport au corps etau territoire en ayant recours à des installations sonores, visuelles et performatives. En 2017, il réalise "Crossing Waves" - une installation vidéo - à la chambre d'eau du Favril (un lieu de résidences d'artistes pluridisciplinaire implanté au Favril dans la Région des Hauts-de-France). L'année suivante, en 2018, il créer un dispositif sonore "Ondes" au centre aquatique de Vitry-enArtois. Lors de notre communication, nous reviendrons donc sur ces deux créations et plus spécifiquement sur la manière dont l'eau est utilisée comme un médium de création à part entière.Ainsi, nous découvrirons la manière dont l'histoire folklorique et pittoresque du territoire (notamment celle des sourciers) tend à renouveler la création contemporaine actuelle. Bahéra Oujlakh est docteur en Pratiques, théories et esthétique de l’art et a travaillé en collaborationavec plusieurs artistes et structures culturelles du territoire, notamment autour de l’art textile.
Présentation de la fête historique Les Arts dans les Remparts : la valorisation du patrimoine, de la mémoire et des savoir-faire dans le territoire de l’Escaut
Monique Szarek, Comité de quartier du Fg de Paris
Depuis 2015, l’ambition du comité de quartiers à l’origine de cette fête est de mettre en valeur le site du Parc de la Citadelle, situé le long du Vieil Escaut, au cœur des vestiges des remparts de Valenciennes remaniés par Vauban, et méconnu de la plupart des Valenciennois. Il s’agit d’une fête historique qui invite l’expression artistique sous toutes ses formes : plasticiens, arts du cirque, musique, théâtre, artisanat. Le choix de la thématique de 2020 porte sur l’histoire et la mémoire des habitants : il existait dans notre quartier une activité prépondérante pour le rayonnement
économique de Valenciennes : le blanchiment des toiles de lin. Valenciennes a connu au Moyenâge un essor économique considérable avec l’industrie drapière qui alimentait le commerce international en se spécialisant dans le filage et le tissage des toiles de lin fines - la batiste. La dernière étape de la fabrication des pièces de toiles était confiée aux blanchisseurs de notre quartier qui tiraient parti de l’abondance d’eau des rivières Ste-Catherine et Balhaut. A partir de la mémoire collective et d’un fonds documentaire sur l’activité de blanchissage et du travail du lin à Valenciennes, nous envisageons de mobiliser les habitants (enfants, jeunes adultes et seniors) pour échanger sur ce volet de l’histoire de la cité valenciennoise et créer un spectacle vivant : «Au fil de la Balhaut», approcher les techniques du spectacle vivant (technique son, lumière, gestuelle, voix …).découvrir les métiers d’hier autour du lin (mulquiniers), et appréhender une filière en devenir.
La géohistoire des vallées de la Scarpe et de l’Escaut et la labellisation Ramsar des zones humides du territoire
Laëtitia Deudon & Mathilde Bouret
Depuis 2016, le travail conjoint entre les chercheurs de l’Université polytechnique Hauts-de-France et les acteurs du territoire, établie dans une cadre d’une convention de collaboration UPHF/PNR Scarpe-Escaut a permis de reconstituer les trajectoires spatio-temporelles des zones humides sur la longue durée. L’intérêt de cette démarche collaborative et interdisciplinaire est de fournir une meilleure compréhension du territoire actuel et valoriser la patrimonialité des zones humides de Scarpe-Escaut. D’une part, l’acquisition de nouvelles données et la synthèse de celles-ci sont un
plus pour le projet de labellisation RAMSAR des vallées de la Scarpe et de l’Escaut, puisqu’il a permis de mettre en avant les valeurs sociales et culturelles dans le dossier de candidature et d’éclairer la définition du périmètre de projet. D’autre part, les recherches peuvent être valorisées de manière opérationnelle et appliquée auprès du grand public, pour mettre en avant la richesse et le caractère essentiel des zones humides dans toutes leurs dimensions culturelles et historiques audelà de l’aspect « biodiversité » et de la dimension écologique de ces milieux hybrides.
Mathilde Bouret est chargée d’étude – candidature au label Ramsar au Parc naturel régional Scarpe-Escaut à Saint-Amand-les-Eaux
L'évolution du rapport à l'humide en zone de plaine alluviale : le cas de Laplaigne, village riverain de l'Escaut (Belgique)
Thibaut Ghils
L'étude de la vulnérabilité des sociétés et des facteurs humains y contribuant est au centre des préoccupations de nombreux auteurs. Plus spécifiquement, la problématique de l'aléa inondation, conséquence de l'anthropisation de milieux humides ou inondables, fait l'objet d'un intérêt récent mais marqué. Cependant ces recherches sont encore trop rarement réalisées dans une optique opérationnelle. Pourtant, en interrogeant le passé, il est possible de comprendre le déroulé des mutations s'opérant sur un espace spécifique donné afin d'en imaginer le futur. Le cas du village frontalier de Laplaigne, situé en bord d'Escaut belge, est à ce titre exemplatif. Lié à l'humide, il s'en est détourné pour finir par l'ignorer. Aujourd'hui, n'est-il pas temps d'imaginer un nouveau paradigme permettant d'inventer de nouveaux modèles d'aménagement du territoire qui réintroduiraient l'eau dans le paysage ?
Mots-clés : inondation, risque, résilience, Tournaisis, zones humides
Licencié en Politiques économique et sociale, Thibaut Ghils actuellement est professeur de
géographie et doctorant au sein de la Faculté d’architecture, d’ingénierie architecturale, d’urbanisme
de l’Université catholique de Louvain, spécialiste de l’histoire des inondations et de l’aménagement
dans le secteur de la Scarpe-aval et du Tournaisis, il mène, à titre privé, différentes recherches pour
le compte de Parcs naturels (français et belge), toutes liées à la problématique de l’anthropisation
des zones humides, dans une approche interdisciplinaire et appliquée.
La navigation sur l’Escaut d’hier à aujourd’hui : témoignage et retour d’expérience sur le
métier de douanier à Mortagne-du-Nord
Serge Carpentier
En octobre 1964, je suis affecté comme contrôleur des douanes au bureau de Mortagne-du-Nord situé dans le port fluvial au confluent de la Scarpe et de l’Escaut. J’ai pu observer la vie des mariniers qui transitaient par cette frontière franco –belge position stratégique pour l’activité économique de cette vallée. Les mariniers avaient l’obligation de déclarer à l’entrée en France les provisions de bord sur le manifeste de pacotille, les quantités de gazole contenues dans les réservoirs et d’acquitter les droits et taxes et selon une convention internationale la patente fonction du gabarit de la
péniche. Les agences en douane implantées sur les berges sont chargées des formalités douanières. Mais. En 1992 les transitaires sont obligés de multiplier le service autour des marchandises , car le port de Mortagne devient un point de passage transit pour les péniches . En 1980 , l’agence Delquignies traite 50à 60 % du trafic fluvial alors que le transit porte sur 7 millionsde tonnes .Elle construit des silos de stockage de céréales de 25 000 tonnes où sont stockée des
orges de Seine et Marne ,des sucres picards mais aussi des riz de Thaïlande , du Surinam , du coprah des Philippines , du manioc africain ,de la magnésie du Brésil, de l’amiante du Canada, des cotons de Chine. Selon les données économiques on constate que le trafic par le port de Mortagne (produit pétroliers exclus) en 1967 est de 5 048 00O T, Rouen et annexes : 6 800 000 T, Marseille : 6 177 000 T, Le Havre 5 062 000 T , Bordeaux 2 856 900 T.
Mots-clés : péniche, fluvial, douane, confluent, mariniers
Receveur principal des douanes honoraire retraité (2003), Serge Carpentier est membre de
l’association pour l’histoire de l’administration des douanes, du Cercle archéologique et historique
de Valenciennes (CAHVA), délégué départemental de l’éducation nationale et président des anciens
combattants des H.D.F.
Raconter le patrimoine industriel de l’Escaut grâce au Steampunk ?
Caroline Soreau, doctorante du CALHISTE, Université Polytechnique Hauts-de-France
D'abord sous-genre de la littérature de science-fiction apparu dans les années 1960, inspiré par le Merveilleux Scientifique, Jules Verne ou H.G. Wells, le Steampunk s'est fortement développé et possède aujourd'hui une esthétique, une iconographie et une philosophie riches de sens comme de possibilités. Son principe fondamental consiste à remettre en lumière et revisiter le XIXème siècle de façon uchronique et fantastique. Ma recherche-création a pour objectif de questionner ces possibilités et de créer un projet artistique et culturel qui permettrait de remettre en lumière le
patrimoine industriel des Hauts-de-France, et plus particulièrement celui du Haut Escaut, tout en le faisant entrer dans la Quatrième Révolution Industrielle qui se dessine aujourd'hui.
Mots-clés : Steampunk, art, création artistique, uchronie, patrimoine
Caroline Soreau est doctorante au CALHISTE sous la direction de Arnaud Huftier à l'Université
Polytechnique Hauts-de-France (UPHF). Elle prépare actuellement une thèse de recherchecréation intitulée « Steampunk en Hauts-de-France : raconter notre patrimoine industriel ». Son
travail a été récompensé du prix de l’innovation lors de la soirée "Nos étudiants ont du talent"
organisé par l’UPHF, ainsi que du premier prix, toute catégorie, lors de la "Matinée des Chercheurs"
de l’U-Mons en 2019.